Spiritualité Pratique

Spiritualité Pratique

Les erreurs de la théosophie (et de l’anthroposophie)

Il est ici question des idées véhiculées par la société théosophique fondée par Helena Petrovna Blavatsky et le colonel Henry Steel Olcott.

La société théosophique propose un enseignement qui se veut tiré des enseignements traditionnels orientaux mais qui présentent de très nombreuses erreurs d’un point de vue spirituel et en font un chemin qui est très loin d’amener une évolution spirituelle.

Même si nous ne sommes pas en contact avec les enseignements de cette société, ceux-ci ont très souvent été repris par le mouvement new-age, prétendant également que ces enseignements viennent des sages orientaux et ou chrétiens alors qu’il n’en est rien.

 

Voyons quelques exemples des différences de l’enseignement théosophique d’avec un enseignement traditionnel. Chacun pourra alors se faire son opinion, ayant les deux enseignements pour comparer.

 

La théorie de la réincarnation.

 

La société théosophique enseigne que nous nous réincarnons de vie en vie, depuis un certain temps (il y aurait donc de jeunes âmes et de vieilles âmes), et que nous évoluons peu à peu, au fil des expériences, afin de faire évoluer notre moi pour qu’il finisse par devenir complètement illuminé et divin.

Les bouddhismes ainsi que les hindouistes, par contre, enseignent que nous nous réincarnons depuis des temps sans commencement (il n’y a donc pas de vieilles et jeunes âmes, mais uniquement des âmes qui existent de toute éternité), et que nous sommes enfermés dans un cercle sans fin, un serpent qui se mord la queue et qui représente l’enfermement dans une conscience égotique (notons que le serpent qui se mord la queue est l’emblème de la théosophie…). Pour les orientaux, il ne s’agit pas de faire évoluer notre moi pour qu’il devienne divin, mais de nous libérer de l’illusion du moi pour laisser la place au divin en nous.

 

Ces deux points de vue peuvent sembler similaires d’un premier abord, mais ils induisent des cheminement tout à fait différents.

Le point de vue théosophique induira une inflation de l’égo, consistant à chercher à l’améliorer sans cesse, mais sans jamais le remettre véritablement en question. C’est un chemin qui ne produit pas de fruit (aucun être n’a atteint la réalisation spirituelle par l’enseignement théosophique), car notre égo ne peut pas devenir divin.

Selon l’enseignement bouddhiste ou hindouiste, nous devons au contraire lâcher notre égo (ce qui implique une démarche très différente) pour retrouver notre véritable nature qui est absolue (ou divine) mais n’a rien à voir avec un moi. Notre personnalité reste alors présente (nous gardons notre corps, nos pensées, nos émotions, tant que nous sommes incarnés), mais elle n’est qu’un véhicule pour le divin. Elle n’est pas le divin lui-même.

 

Le point de vue théosophique enseigne également que nous ne faisons qu’évoluer au cours de nos incarnations successives. C’est la théorie de l’évolution en spirale : plus nous avançons, plus nous nous rapprochons du centre. Pour les théosophes donc, faire le mal dans une vie (violer, tuer, tromper, tricher…) est une expérience qui nous permettra de comprendre que ce mal est mauvais et nous amènera à le lâcher.

Les orientaux au contraire enseignent que nous sommes responsables de notre évolution ou involution : si nous pratiquons une voie spirituelle authentique nous évoluons, mais si nous suivons notre égo, nous involuons. Pour eux, étant donné que nous nous réincarnons depuis des temps sans commencement, nous avons déjà fait tout le mal possible, et loin de nous éloigner du mal, le fait de le pratiquer nourrit une tendance en nous qui nous amènera à le pratiquer encore et encore. Cela nous pouvons le constater en observant notre vie ou celle des personnes que nous rencontrons : si nous observons les choses, nous pourrons sûrement constater que les personnes qui se sont engagées dans un comportement non éthique ont de plus en plus de difficultés à s’en libérer à mesure qu’elles le cultivent.

 

La théosophie enseigne également que nous choisissons notre incarnation. Selon eux, lorsque la personne meurt, elle retourne à une conscience divine d’où elle comprend les choses, et, depuis cet état de conscience, choisit son incarnation future pour évoluer.

Cette idée ne pose pas de problème si nous pensons uniquement aux réincarnations relativement confortables, mais que penser par exemple des enfants qui renaissent dans une vie où ils se font violer enfant ? Ou de ces indiens que l’on mutile pour qu’ils puissent rapporter plus d’argent en mendiant ? Ou des thaïlandais que l’on prostitue ?

Une telle idée en arrive à justifier le mal : si ces enfants vivent cela, c’est qu’ils l’ont choisit depuis une conscience divine, c’est donc que cela est bon pour leur évolution ! C’est d’ailleurs la conclusion à laquelle arrivent régulièrement les enseignements théosophiques.

 

Les bouddhistes et les hindouistes au contraire enseignent qu’au moment de la mort, nous restons dans l’état de conscience que nous avions au moment de mourir. Nous sommes alors poussés dans une vie par notre karma, nos tendances. Celui qui meurt par exemple après une vie de meurtres et sans s’être repenti, sera attiré par une famille où cette énergie de meurtrier est présente. C’est comme dans la vie incarnée : les semblables s’attirent. Ayant été attiré par une ambiance de meurtre qui est semblable à ce qu’il porte en lui, il aura par la suite à en subir les conséquences et vivra probablement à son tour ce qu’il a fait subir aux autres. C’est ainsi que peut en partie s’expliquer la loi du karma.

Il ne faudrait cependant pas en conclure qu’un enfant qui vit des souffrances le mérite, car cela abolirait la notion de compassion qui est indissociable de l’enseignement oriental. La loi du karma sert à bien agir dans sa vie actuelle pour mieux préparer sa vie future. Mais face à la souffrance de quelqu’un, un pratiquant bouddhiste ou hindouiste authentique ne pensera pas au karma, mais éprouvera de la compassion pour celle ou celui qui souffre.

 

Nous pourrions penser que ce ne sont que des points de vue, des idées, et que cela n’est pas d’une grande importance. Mais nos points de vue, nos croyances modifient notre façon d’être et ont une incidence directe sur notre vie.

Un exemple : Si je crois que l’on choisit son incarnation ; même si je ne me le dis pas consciemment, au fond de moi, je vais penser que les grandes souffrances que vivent certaines personnes sont une nécessité pour leur évolution spirituelle. Ainsi, lorsqu’à mon tour je serais confronté à des situations ou des personnes toxiques pour moi, je me dirais « Cela est nécessaire pour mon évolution et je dois avoir quelque chose à comprendre, à apprendre de cette situation ou de cette personne toxique pour moi ». Le résultat va être que je ne vais pas faire grand-chose pour me libérer de cette situation ou de cette personne, et qu’elle va continuer à me nuire pendant longtemps, jusqu’à ce que cela ne soit plus supportable pour moi et que j’en vienne à me détruire moi-même ou à détruire des personnes que je considère comme responsables de ma situation.

 

Le soi divin.

 

Les théosophes expliquent que chaque personne possède un petit moi, et un soi divin. Elle a donc une identité limitée, et une identité divine. Cela revient à dire qu’au niveau divin et ultime nous possédons une sorte d’individualité. Certains théosophes (Alice Bailey par exemple) parlent même de notre nature ultime comme de l’Égo avec un grand ‘’E’’.

 

Les orientaux au contraire, enseignent qu’au niveau ultime, il n’y a pas d’individualité, il y a le divin (ce mot n’est pas employé par les bouddhistes) ou l’absolu.

Swami Chinamayananda Sarasawati explique par exemple que considérer l’Atman (l’âme individuelle) comme une individualité vient de la conscience égotique. Celui qui a réalisé l’absolu réalise que sa véritable nature est Dieu et qu’elle est vide d’individualité.

 

Vouloir conserver une individualité au niveau ultime revient à refuser de lâcher son égo, et à chercher à saisir le divin pour se l’approprier.

Mais si Dieu est en nous et qu’il est notre véritable nature, il ne nous appartient pas et n’a rien à voir avec aucune sorte de moi. Le Soi des orientaux est le même pour tout le monde, il n’y en a pas plusieurs en fonction de chaque individu.

 

Confusion du psychique et du spirituel.

 

Selon plusieurs auteurs spirituels, l’erreur fondamentale de la théosophie (et de l’anthroposophie) est de confondre le psychique (le mental) et le spirituel.

En effet, les pseudos-maîtres de la théosophie, malgré ce qu’ils disent, ne cherchent pas une réalisation spirituelle, mais une connaissance spirituelle. Pour eux progresser spirituellement consiste à accumuler des connaissances spirituelles ; alors que les religions traditionnelles proposent un chemin qui consiste en une purification intérieure, en un lâcher prise de plus en plus grand pour parvenir à l’union avec Dieu.

 

Tandis que les théosophes cherchent à développer leurs perceptions subtiles et parfois même à sortir de leur corps pour voyager en astral et acquérir des connaissances spirituelles, les grands courants spirituels enseignent que chercher à développer des perceptions subtiles et des pouvoir psychiques est un grand piège sur le chemin spirituel. Les hindouistes enseignent également que le fait de sortir régulièrement de son corps révèle un déséquilibre, et bloque l’évolution spirituelle de la personne à l’éveil du premier chakra.

 

Rudolf Steiner écrit par exemple à sa femme, peu avant sa mort : « Je t'ai déjà dit depuis longtemps que dès janvier 1923 le lien des membres supérieurs de mon être ne se réalisait plus entièrement avec mon corps physique; dans ma vie en esprit je perdais en quelque sorte le contact direct avec mon organisation physique. Pas avec le monde physique. Bien au contraire : la possibilité d'une appréciation saine de celui-ci ne fait que se renforcer et grandir. Mais c'est précisément parce qu'au niveau spirituel tout se passe sans la moindre déviation à l'égard du monde physique, que les forces adverses s'en prennent au corps physique. ».

Il explique ainsi que sa connexion de plus en plus profonde avec le monde spirituel le déconnecte en quelque sorte de son corps physique. Mais cela montre une profonde méconnaissance de ce qu’est le cheminement spirituel.

Le cheminement spirituel ne consiste pas à dépasser le corps pour aller vers le spirituel. Il consiste plutôt à faire un travail de purification intérieure pour laisser le divin prendre la place en soi-même, illuminant ainsi le corps.

Le chemin spirituel est un chemin d’incarnation du divin dans la matière de notre corps qui est le temple de l’Esprit. En ce but, le chercheur spirituel étudie et met en pratique les enseignements d’un maître spirituel qui a réalisé l’union avec Dieu (et l’a prouvé par des miracles). Cet enseignement est toujours très pratique et s’applique à notre quotidien.

 

L’enseignement des théosophes et des anthroposophes, au contraire, reste le plus souvent très abstrait et intellectuel, n’apportant que très peu d’aide face aux situations concrètes de la vie.

 

D’ailleurs plusieurs visions des théosophes et des anthroposophes se sont avérées fausses historiquement, scientifiquement et spirituellement.

Pour citer un exemple : Certains prétendent que lors du baptême des premiers chrétiens, ceux ci étaient à moitié noyés, ce qui permettait à leur corps éthérique de se détacher de leur corps physique et de recevoir une énergie particulière. Cependant, il existe des recherches historiques et des écrits des premiers siècles sur le baptême (ceux de Tertullien par exemple) qui démontrent qu’il n’en était pas ainsi. De plus la notion de corps éthérique vient de la notion d’enveloppe de prana des hindouistes (Pranayama Kosha). Mais la notion d’enveloppe des hindouistes est une image : il ne s’agit pas d’un corps à proprement parler. Le corps de prana c’est tout simplement l’énergie subtile qui circule dans le corps physique, notamment au travers des canaux subtils appelés nadis. Pour traduire cette notion en termes occidentaux on pourrait parler de système pranique, comme nous parlons de système sanguin. Le système sanguin ne peut sortir du corps, car il en fait partie. Il en est de même pour le corps de prana. Dire qu’il peut se détacher du corps physique est une aberration d’un point de vue oriental.

Pour citer d’autres exemples : Steiner explique par exemple spirituellement pourquoi les éléphants vont mourir dans des grottes et jamais en terrain découvert (ce qui est totalement faux), ou pourquoi les taureaux sont excités par le rouge (c’est un mythe car les taureaux ne perçoivent pas cette couleur), ou encore que Mars n’a pas de consistance solide (faux également, les sondes martiennes l’ont prouvé depuis). Et il y aurait encore beaucoup d’exemples à citer.

 

Comment expliquer ces erreurs, et le fait que les visions des théosophes se contredisent parfois entre elles (par exemple pour certains Jésus est mort sur la croix, alors que pour d’autres il n’est pas mort, s’est fait soigner et à continué sa vie) ?

En fait, les théosophes prétendent lire les anales akashiques, mais cela vient encore d’une notion orientale déformée. L’akasha des hindouistes est l’espace, le vide dans lequel apparaît la création. Pour les bouddhistes, c’est la conscience primordiale sur laquelle le reste de l’esprit apparaît. Dans les deux cas, l’akasha est au-delà de tout. Il ne contient nulle pensée, nulle image et encore moins une mémoire, car il est parfaitement vide.

En fait, les annales akashiques n’existent pas.

Ce qu’explorent les théosophes ce n’est pas le monde spirituel, c’est le monde de l’astral, c’est à dire du psychisme, des pensées, des émotions. Ce monde est très maléable. Il est totalement influencé par l’imaginaire de celui qui y voyage (il verra ce qu’il croit, mais pas forcément la réalité des choses), par son inconscient (il verra la manifestation de ses pensées et émotions refoulées), mais aussi par les pensées des personnes environnantes (une personne dans un certain milieu culturel, verra les images de ce milieu culturel), et également par les entités plus ou moins bienveillantes qui passent par là.

Lorsqu’un voyageur de l’astral « voit » des choses, en fait c’est son mental, son psychisme, qui traduit en images et en mot les énergies mentales et influences citées ci-dessus.

 

Toute la vie des fondateurs théosophes et anthroposophes a consisté à développer les perceptions des mondes subtils pour aller y chercher la connaissance, mais les traditions spirituelles authentiques enseignent cela devient une forme d’attachement tout aussi néfaste que l’attachement matérialiste. Cet attachement devient un frein à l’évolution spirituelle et permet le développement de l’orgueil spirituel.

Les religions quand à elles, enseignent le travail intérieur nécessaire pour parvenir à l’union au divin. Une fois cette union réalisée, les perceptions subtiles nécessaires viennent de Dieu, en tant voulu, lorsque cela est nécessaire (et disparaissent lorsqu’elles ne le sont plus). Le Padre Pio par exemple pouvait décrire si nécessaire les événements passés ou très éloignés dans le futur avec une très grande précision. Il pouvait expliquer à des médecins comment réaliser une opération qui n’avait jamais été faite alors que lui-même ne connaissait rien à la médecine. Cela était vérifiable et a été vérifié de nombreuses fois.

Alors que les ‘’visions’’ des théosophes ne sont que très rarement vérifiables concrètement. Qui pourra en effet vérifier l’existence de choses invisibles pour lesquelles il n’existe aucune preuve tangible ?

La différence ? Les théosophes et anthroposophes voulaient connaître par eux-mêmes, grâce à leurs perceptions subtiles (Steiner par exemple disait qu’il voulait vérifier toute connaissance par lui-même). Le Padre Pio, quand à lui disait « Je sais tout par Celui qui est en moi et au dessus de moi », et il s’appuyait sur une tradition d’enseignement qui durait depuis des siècles et avait fait ses preuves (l’Église produisait et produit encore de nombreux Saints).

 

Nous retrouvons cette recherche de connaissance spirituelle dans la devise même de la théosophie : « Il n’y a pas de religion supérieure à la vérité ».

En fait de vérité, il est ici question de connaissance, d’enseignement théosophique. Le mot « religion » veut dire « être relié », c’est à dire «être relié à Dieu ». La devise des théosophes consiste donc à dire que la connaissance intellectuelle est supérieure au fait d’être relié à Dieu.

Rudolf Steiner est lui aussi dans cette même démarche. Il dit en effet très clairement : "L'anthroposophie est un chemin de connaissance qui veut relier l'esprit qui vit dans l'homme à l'esprit qui vit dans l'univers" (Rudolf Steiner).

Mais remplir son mental de données issues des mondes subtils n’a jamais fait un cheminement spirituel, pas plus que le fait d’explorer ces mondes. De plus, un cheminement spirituel authentique doit impliquer le corps et les émotions tout autant que l’esprit, sinon il reste abstrait et désincarné.

 

Voilà pourquoi les religions produisent des êtres réalisés par centaines, capables de faire des miracles, ou paradoxalement d’avoir une connaissance universelle alors qu’ils ne la recherchent pas. Alors que les théosophes n’ont jamais produit aucun être réalisé.

 



10/03/2020
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